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«... la vie d’une personne est la somme de ses traces, de toutes les inscriptions de ses mouvements, quelque chose qu’on peut tracer sur le sol» écrit Roy Wagner sur le peuple aborigène du désert central australien Warlpiri. Roy Wagner explique ici que les traces du mouvement d’une personne écrivent sa vie sur la surface matérielle qui devient support. Le corps peut ainsi être compris comme un pinceau dessinant des signes. Nous allons cependant considérer ici le geste lui-même comme signe indépendant de tout support car c’est l’action elle-même qui nous intéresse de la même manière qu’elle avait pu intéresser Etienne-Jules Marey dans ses chronophotographies ou les futuristes et dadaïstes dans certaines peintures de Giacomo Balla ou Marcel Duchamp. Chaque geste est alors entendu comme une lettre ou un caractère composant le vocabulaire, la grammaire et la conjugaison de la vie d’une personne dépendante d’un environnement socio-culturel. Cet environnement nous pousse à effectuer certains mouvements au quotidien. C’est de ces mouvements consciemment ou inconsciemment réitérés que nous vous proposons une lecture figée et sculpturale, sous la forme d’un «abécédaire du geste usuel». Nous avons référencé une trentaine de mouvements tels que «se brosser les cheveux», «ouvrir un pot», «boire un verre»... Ces actions sont capturées dans l’espace réel, travaillées dans l’espace virtuel pour reprendre place dans l’espace réel matérialisées en lignes continues, permettant ainsi à l’œil de visualiser ce qu’il ne peut qu’imaginer habituellement.

 ABECEDAIRE DU GESTE USUEL / 

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